
IL A OSĂ LE DIRE !

Le Ministre de la SantĂ© François Braun Ă©tait au CHU de Nantes mercredi 3 aoĂ»t. Il en a profitĂ© pour sortir une Ă©normitĂ© dont les communicants macronistes ont le secret : «Il n'y a pas de fermeture d'urgence mais un accĂšs rĂ©gulĂ© mĂ©dicalement par des soignants ou des services d'urgence dans les endroits oĂč il n'y a plus les moyens humains pour faire tourner sans cette rĂ©gulation».

Un charabia fumeux qui cache une rĂ©alitĂ© gravissime. DĂ©but juin, lâassociation Samu-Urgences de France (SUdF) recensait une liste dâĂ©tablissements ayant dĂ©jĂ pris des mesures de rĂ©duction de l'accueil ou sây prĂ©parant : 120 services Ă©taient concernĂ©s, soit presque 20% des 620 Ă©tablissements publics et privĂ©s en France.

Rien qu'autour de Nantes, Saint-GrĂ©goire, VitrĂ©, FougĂšres, Redon et Ancenis subissent des fermetures. Des centaines de milliers d'habitant-es n'ont pas de service d'urgence Ă moins de 100 kilomĂštres. Et mĂȘme un gros CHU rĂ©gional comme Nantes souffre.

En juin 2022, François Braun Ă©tait chargĂ© par Emmanuel Macron dâune «mission flash» sur les carences de lâhĂŽpital en France. Rendu quelques semaines plus tard, câest un concentrĂ© dâidĂ©ologie ultra-libĂ©rale. Le rapport propose de filtrer les urgences par tĂ©lĂ©phone, la fermeture de certains services dâurgence la nuit â ce quâil nomme «suspension dâactivitĂ© partielle dâun service dans un souci dâoptimisation des ressources humaines» â et lâorganisation dĂ©libĂ©rĂ©e du manque de moyens. Par exemple, Braun proposait trĂšs sĂ©rieusement de crĂ©er des «bed managers» dans les hĂŽpitaux pour gĂ©rer la pĂ©nurie de lits.
La gestion managériale de la santé tue.